À la Santé |
ラ・サンテ監獄にて |
Avant d’entrer dans ma cellule Il a fallu me mettre nu Et quelle voix sinistre ulule Guillaume qu’es-tu devenu Le Lazare entrant dans la tombe Au lieu d’en sortir comme il fit Adieu Adieu chantante ronde Ô mes années ô jeunes filles Non je ne me sens plus là Moi-même Je suis le quinze de la Onzième Le soleil filtre à travers Les vitres Ses rayons font sur mes vers Les pitres Et dansent sur le papier J’écoute Quelqu’un qui frappe du pied La voûte Dans une fosse comme un ours Chaque matin je me promène Tournons tournons tournons toujours Le ciel est bleu comme une chaîne Dans une fosse comme un ours Chaque matin je me promène Dans la cellule d’ 224; côté On y fait couler la fontaine Avec le clefs qu’il fait tinter Que le geôlier aille et revienne Dans la cellule d’à coté On y fait couler la fontaine Que je m’ennuie entre ces murs tout nus Et peint de couleurs pâles Une mouche sur le papier à pas menus Parcourt mes lignes inégales Que deviendrai-je ô Dieu qui connais ma douleur Toi qui me l’as donnée Prends en pitié mes yeux sans larmes ma pâleur Le bruit de ma chaise enchainée Et tour ces pauvres coeurs battant dans la prison L’Amour qui m’accompagne Prends en pitié surtout ma débile raison Et ce désespoir qui la gagne Que lentement passent les heures Comme passe un enterrement Tu pleureras l’heure ou tu pleures Qui passera trop vitement Comme passent toutes les heures J’écoute les bruits de la ville Et prisonnier sans horizon Je ne vois rien qu’un ciel hostile Et les murs nus de ma prison Le jour s’en va voici que brûle Une lampe dans la prison Nous sommes seuls dans ma cellule Belle clarté Chère raison |
牢屋に入れられる前に 俺は裸にされた そこに冷ややかな声が聞こえてきた ギョームよ、お前はなんのざまか、と かのラザロが墓の中に入るようなものだ 彼が墓から出てきたのと反対に さらば、さらば楽しげなロンドよ おお、青春よ、若い娘たちよ ここにいる俺はもう 何者でもない ここでは11号室の 囚人15番だ 日の光は通り抜けてくる 窓のガラスを通して そして俺の詩の上に降り注ぐ ピエロの踊りのように 紙の上の光の踊りと共に そして聴こえる だれかが足を鳴らしているのを この丸天上で 檻の中をまるで熊のように 毎朝俺は歩き回る あっちの方、こっちの方、うろうろと 空は鎖のように青い 檻の中をまるで熊のように 毎朝俺は歩き回る すぐ隣の独房では 楽しげな水道の音が聴こえる ベルを鳴らせば、ジャラジャラ音をさせて 鍵の束を持った看守がやってくる すぐ隣の独房では 楽しげな水道の音が聴こえる だんだん退屈してくる、このむき出しの壁に挟まれて 味気ないペンキ塗りの壁に 紙の上には小さな虫が歩き回る 俺の書いた詩の不ぞろいな行の上を 俺はどうなってしまったのか、おお俺の苦しみを知る神よ 苦しみを俺に与え給うた神よ もう涙も出ない俺の目に憐れみを 鎖に繋がれた俺のイスは残酷にきしむ そして牢屋の中で脈打つすべての悲しい心臓に 俺に伴ってくる愛に そして俺の崩れ落ちそうになる正気に憐れみを この膨れ上がる絶望に憐れみを なんと時のたつのが遅いのか 葬列のようにゆっくりと過ぎていく こんな泣き暮れている時間もいつか惜しくなるのだろう なんて時が速く過ぎていったのかと 普段の何でもない時と同じように 街のざわめきが聞こえてくる だが遠くが見渡せない囚人には 見えるのはただ冷たい空と 監獄のむき出しの壁だけだ 1日は過ぎ去り 刑務所のランプの下 俺たちは独房の中で2人きりだ 美しい光、俺の理性と |
( 2006.09.08 藤井宏行 )