Les colombes Op.12 |
鳩たち |
Partout la mer unique étreint l'horizon nu, L'horizon désastreux où la vieille arche flotte; Au pied du mât penchant l'Espérance grelotte, Croisant ses bras transis sur son coeur ingénu. Depuis mille et mille ans pareils,le soir venu, L'Ame assise à la barre,immobile pilote, Regarde éperdument dans l'ombre qui sanglote Ses colombes s'enfuir vers le port inconnu. Elles s'en vont là-bas,éparpillant leurs plumes A travers le vent fou qui les cingle d'écumes, Ivres du vol sublime enfermé dans leurs flancs; Et,chaque lendemain,au jour blême et cynique, L'arche voit surnager leurs doux cadavres blancs, Les deux ailes en croix sur la mer ironique. |
ひとつの海が裸の水平線を抱くところはどこでも 災いの水平線には古いアーチが浮かぶ 傾いたマストの根元で希望は震え 冷たい両腕を交差させる 天才的な心の上に 幾千年もの間このように 夕方になると 魂は舳先に腰掛け 動かぬ航海士となって 狂ったように見つめる 泣き叫ぶ影の中に 彼の鳩たちが見知らぬ港に逃げ行くのを 彼らはそこに行き 羽を散らす 狂った風を通って 泡と共に飛沫を散らす風を 酔いしれながら 彼らの脇腹に閉じ込められた崇高な飛行に そして翌日 蒼ざめてシニカルな日に 箱舟は見る 彼らの柔らかな白い死骸が浮かんでいるのを 二つの翼は漂う 皮肉な海の上に |
( 2021.04.18 藤井宏行 )