Melodies persanes Op.26 |
ペルシャのメロディー |
1 La brise
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1 そよかぜ
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Dansent les beautés du Zaboulistan. D'un rose léger sont teintés leurs ongles; Nul ne peut les voir,hormis leur sultan. Aux mains de chacune un sistre résonne; Sabre au poing se tient l'eunuque en turban. Mais du fleuve pâle où le lys sommeille Sort le vent ainsi qu'un forban. Il s'en va charmer leurs coeurs et leurs lèvres, Sous l'oeil du jaloux,malgré le firman. O rêveur,sois fier! Elle a,cette brise, Pris tes vers d'amour pour son talisman! |
美女たちがザボリスタンの踊りを踊る その爪は淡いピンクに彩られ サルタン以外は見ることができぬ 手にはしゃらしゃら鳴る鈴 サーベルを手に立つのはターバンを巻いた宦官だ だがユリの花達がまどろむ川のほとりでは 夜のそよかぜが巻き起こる、恋盗人のように 風は女たちの心を、くちびるを魅了していくのだ しっとに満ちた男の目をよそ目に、掟に逆らいながら。 おお、夢見る人よ。しっかりして。 そよかぜは、お前の恋歌を呪文と間違えただけなのだから |
2 La splendeur vide
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2 うつろな華やぎ
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Un merveilleux palais, Plein d'odeurs de cinname, Plein de vagues reflets. Saphir,ambre,émeraude En couvrent les piliers ; En silence il y rôde Des lions familiers. Dans l'ivoire des coupes, Sur les tapis profonds, Des monarques par groupes Y boivent les vins blonds. Isolés comme une île, Les murs s'en vont plongeant, Dans la nappe tranquille D'un lac de vif argent. Et tout semble immobile, Et pourtant tout grandit, S'élargit,tache d'huile, Monte et s'approfondit ; Et de l'onde muette, Et du palais sans bruit, Un feu qui se projette De plus en plus reluit. Mais,à ce qui m'enchante, Deux choses font défaut: Là dedans rien ne chante, Le ciel est noir là-haut. Oh ! pour un son de lyre, Oh ! pour le moindre azur, Je laisserais porphyre, Perles fines,or pur ! Mais le seul qui les donne, L'amour doux et cruel, M'interdit ma couronne D'harmonie et de ciel ; Et plus tout luit,tout monte, Tout devient vaste et beau, Plus la douleur me dompte, Plus je suis un tombeau. |
すばらしい宮殿を シナモンの香りと共に 波の反映と共に サファイア、琥珀、エメラルドが 円柱の上を覆い 静けさの中に潜むのは よく馴れたライオン 象牙の部屋の中 ふかふかのカーペットの上に 王族たちが集まって 黄金のワインを飲む 小島のように飛び離れて 壁がそそり立っている 静かなテーブルクロスの上には 銀の湖 あらゆるものが動きなく それでもみな成長している 広がり 拡大し 高まり 深まって行く 静かな波 物音ひとつしない宮殿 立ち上る炎が 一層 一層輝かしい けれど 私を喜ばせる ふたつのものがここにはない そこでは歌うものがなく 空はすっかり暗い おお! あの人の竪琴と おお! あの青い空とを 私は換えてもいい 真珠や純金と けれど ただひとつあげられるものは 甘く 残酷な愛だけ 私には禁じられている 冠は 調和と 天との そして一層すべては輝き 盛り上がり すべては広がってゆく 広大に美しく 痛みが一層私を打ちのめすほど 私は墓に近づいてゆくのだ |
3 La solitaire
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3 孤独な女
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Cavalier pâle au regard de velours, Sur ton cheval dont les pieds ont des ailes Emporte-moi vers le ciel des amours. J'ai bien souvent,la nuit,sur ma terrasse, Versé des pleurs en te tendant les bras. Stérile effort! C'est l'ombre que j'embrasse, Et mes sanglots,tu ne les entends pas. Pourtant le ciel m'a faite ardente et belle, Ma lèvre douce est comme un fruit vermeil; J'ai dans la voix des chants de colombelle, Sur les cheveux un rayon de soleil. Mais enfermée et couverte de voiles, Dans un palais,je meurs loin du vrai bien. Pourquoi des fleurs,et pourquoi des étoiles, Si mon coeur bat et si tu n'en sais rien? Mon bienaimé,terribles sont tes armes, Ton long fusil,ta lance,ton poignard, Et plus que tout,tes yeux aux sombres charmes, Perçant un coeur avec un seul regard. Ô fier jeune homme,ô tueur de gazelles, A leur destin mon sort est ressemblant. Sur ton cheval dont les pieds ont des ailes, Joins mon coeur triste à ton butin sanglant. |
ヴェルヴェットの眼差しの青白き騎士よ 足に翼を持った馬にまたがり わたしを愛の天界へと連れて行ってください わたしはよく 夜に テラスの上で 涙を流します あなたを求めて手を伸ばしながら むなしい努力! 私が抱くのはただ影だけ そして私の涙のわけは あなたは聞いてはくれない でも天はわたしを情熱的に 美しくしてくれた わたしのやわらかなくちびるは赤い果物のよう わたしはハトたちが歌う声を持っているし 髪の上には太陽の光が けれど ヴェールの中に閉じ込められ 覆われて 宮殿の中で、わたしは本当の喜びを知らずに死んでゆくのです どうしてなの 花たちよ どうしてなの 星たちよ わたしの心が砕けても お前たちは何も知らないの? わたしの愛する人よ あなたの武器は恐ろしいのです あなたの銃が あなたの槍が あなたの短剣が なかでも一番 あなたの暗い魅惑の瞳が わたしの心臓を貫くのです 一瞬のまなざしで おお 誇り高き若者よ おお カモシカ殺しよ カモシカたちの運命と私の運命は同じなのです 足に翼を持った馬にまたがり 私のこの悲しみに満ちた心臓を あなたの血の戦利品に加えてください |
4 Sabre en main
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4 手に懐剣
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Sa bride et sa selle d'or. Tous les deux,par le monde aride, Nous allons prendre l'essor. J'ai le coeur froid,l'oeil sans vertige, Je n'aime et je ne crains rien. Au fourreau mon sabre s'afflige, Qu'il sorte et qu'il frappe bien! Le turban autour de la tête, Sur mon dos le manteau blanc, Je veux m'en aller à la fête Où la mort danse en hurlant. Où,la nuit,on brûle les villes Tandis que l'habitant dort. Où,pour les multitudes viles, On est grand quand on est fort. Je veux qu'à mon nom les monarques Tiennent leur tête à deux mains, Que mon sabre enlève les marques Du joug au front des humains! Je veux que l'essaim de mes tentes, De mes chevaux aux longs crins, Que mes bannières éclatantes, Mes piques,mes tambourins, Soient sans nombre,comme la horde Des mouches quand il fait chaud, Qu'à mes pieds l'univers se torde, Comprenant le peu qu'il vaut! |
手綱と金の鞍を その二つと共に この乾いた世界を われらは駆けて行くのだ わが心は冷静で わが眼差しに揺らぎはない われは何も愛さぬし 何も恐れはせぬ 鞘の中でわが剣はうめいておる 抜かれて そして火花を散らしたいと! ターバンを頭に巻き 背中には白いマント いざ祭に繰り出そうぞ 死が叫びつつダンスを踊るところへと 夜 町は火に包まれるのだ 住民たちが眠りについている間に そこでは悪しき群集どもにとって 偉大な者とは強き者なのだ われは望む わが吊を支配者たちが聞けば 頭を両手で抱えてしまうことを そしてわが剣が打ち壊すことを 人々の前にあるくびきを われは望む テントの一群を 長いたてがみをしたわが馬たちのための わが輝かしき旗を ピケを そして太鼓を 数限りなく 集団で ハエの群れが暑い時期に湧いてくるように わが足元で世界は身をよじるであろう 自分がなんとちっぽけなのかに気付いて! |
5 Au cimetière
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5 墓場にて
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Ouvrons notre coeur! Du marbre,sous la nuit qui tombe, Le charme est vainqueur. Au murmure de nos paroles, Le mort vibrera; Nous effeuillerons des corolles Sur son Sahara. S'il eut,avant sa dernière heure, L'amour de quelqu'un, Il croira,du passé qu'il pleure, Sentir le parfum. S'il vécut,sans avoir envie D'un coeur pour le sien, Il dira: J'ai perdu ma vie, N'ayant aimé rien. Toi,tu feras sonner,ma belle, Tes ornements d'or, Pour que mon désir ouvre l'aile Quand l'oiseau s'endort. Et sans nous tourmenter des choses Pour mourir après, Nous dirons: Aujourd'hui les roses, Demain les cyprès! |
ぼくたちの心を開き合おう! 大理石よ、夜が降り来るときに 魅惑は勝利者となるのだ ぼくたちの言葉のつぶやきに 死者は震えるのだ ぼくたちは花の冠をむしりとり サハラの上に撒くのだ もしも、最後の時の来る前に 誰かの愛があったなら 死者は信じられるのだ、自分が涙を流した過去に 芳しい香りがすることを もしもその人が望むことなく生きていたのなら 自分の心を誰かと分かち合うことを その人は言うだろう:私は自分の人生を無駄にしてしまった 何も愛することをせずに と きみ きみは鳴らしているね 愛しいひとよ きみの金の装身具を ぼくの願いが翼を広げるように 鳥が眠っているときに そしてぼくたちを苦しめるものは何もない 死んでしまったあとでは ぼくらは言うのだ 今日はバラ だが明日は糸杉 と |
6 Tournoiement
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6 めまい(アヘンの歌)
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Sur la pointe du gros orteil, Je tourne,je tourne,je tourne, A la feuille morte pareil. Comme à l'instant où l'on trépasse, La terre,l'océan,l'espace, Devant mes yeux troublés tout passe, Jetant une même lueur. Et ce mouvement circulaire, Toujours,toujours je l'accélère, Sans plaisir comme sans colère, Frissonnant malgré ma sueur. Dans les antres où l'eau s'enfourne, Sur les inaccessibles rocs, Je tourne,je tourne,je tourne, Sans le moindre souci des chocs. Dans les forêts,sur les rivages; A travers les bêtes sauvages Et leurs émules en ravages, Les soldats qui vont sabre au poing, Au milieu des marchés d'esclaves, Au bord des volcans pleins de laves, Chez les Mogols et chez les Slaves, De tourner je ne cesse point. Soumis aux lois que rien n'ajourne, Aux lois que suit l'astre en son vol, Je tourne,je tourne,je tourne, Mes pieds ne touchent plus le sol. Je monte au firmament nocturne, Devant la lune taciturne, Devant Jupiter et Saturne Je passe avec un sifflement, Et je franchis le Capricorne, Et je m'abîme au gouffre morne De la nuit complète et sans borne Où je tourne éternellement. |
でかい親指の先で 私はまわる、まわる、まわる まるで枯葉のように 死を目の前にしたときみたいに 大地が、海が、宇宙が 私のぼやけた目の前をみな通り過ぎる 同じ光を発しながら そしてこのぐるぐる回る動きは なおも、なおも早くなっていく 楽しくもなく、また腹立たしくもなく ブルブル震えるのだ 汗をかいているのに 水の流れ込む洞穴の中 近寄り難い岩の上 私はまわる、まわる、まわる ぶつかることなどまるで心配せずに 森の中で、海岸で 野獣に囲まれようとも そしてまた彼らに大騒ぎで追われ 剣を手にした兵士たちが 奴隷市場の真っ只中にいようと 溶岩でいっぱいな火山の縁でも モンゴルやスラブの間でも 私はつま先立ちで回るのだ 何者も逆らえぬ法則に従い 太陽がその軌道を巡る法則に 私はまわる、まわる、まわる 私の足は地上から離れている 私は夜空を昇って行くのだ 物言わぬ月の前を 木星や土星の前を 私は通り過ぎる ひゅうひゅう音を立てながら それから私は山羊座を越えて 暗い深淵へと迷い込む 完全で限りなき夜の深淵に そこで私は回っている 永遠に |
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Charles Camille Saint-Saens サン=サーンス
( 1999.08.06 藤井宏行 )