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Ophélie    
 
オフィーリア  
    

詩: ランボー (Jean Nicolas Arthur Rimbaud,1854-1891) フランス
      

曲: デュポン (Gabriel Édouard Xavier Dupont,1878-1914) フランス   歌詞言語: フランス語


I
Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement,couchée en ses longs voiles...
On entend dans les bois lointains des hallalis.

Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe,fantôme blanc,sur le long fleuve noir.
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir.

Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.

Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ;
Elle éveille parfois,dans un aune qui dort,
Quelque nid,d'où s'échappe un petit frisson d'aile :
Un chant mystérieux tombe des astres d'or.

II
Ô pâle Ophélia ! belle comme la neige !
Oui tu mourus,enfant,par un fleuve emporté !
C'est que les vents tombant des grands monts de Norwège
T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;

C'est qu'un souffle,tordant ta grande chevelure,
A ton esprit rêveur portait d'étranges bruits ;
Que ton coeur écoutait le chant de la Nature
Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;

C'est que la voix des mers folles,immense râle,
Brisait ton sein d'enfant,trop humain et trop doux ;
C'est qu'un matin d'avril,un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou,s'assit muet à tes genoux !

Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve,ô pauvre Folle !
Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
Tes grandes visions étranglaient ta parole
Et l'Infini terrible effara ton oeil bleu !

III
Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles
Tu viens chercher,la nuit,les fleurs que tu cueillis ;
Et qu'il a vu sur l'eau,couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter,comme un grand lys.

1
星たちが眠っている穏やかな黒い波の上に
蒼白のオフィーリアは漂う 巨大なユリのように
漂っている とてもゆっくりと 長いベールに横たわって...
聞こえてくる 遠くの森から角笛の音が

千年以上前から 悲しきオフィーリアは
通り過ぎるのだ 白い幽霊となって 黒い長い川を
千年以上前から その甘い狂気は
つぶやいているのだ 甘いロマンスを夜風に向かって

風は彼女の胸にキスし 花輪のように広げる
彼女の大きなベールを持ち上げ 沈めて 水の中で
震える柳の木々は 彼女の肩ですすり泣く
彼女の夢見る額には葦がもたれかかる

睡蓮はしかめっ面でため息をつく 彼女の周りで
彼女は時々目覚めさせる 眠るハンノキの中の
いくつかの巣を そこからは逃げて行く 小さな羽ばたきが
不思議な歌が降って来る 金色の星たちから


おお蒼白のオフィーリア!雪のように美しい!
そうだ お前は死んだのだ いとし子よ 川に運び去られて!
あれは風だ ノルウェーの偉大な山から吹き下ろす
お前にそっと話したのは 苦い自由のことを

それは吐息だ お前の豊かな髪をひねり
お前の夢見る心の中に運び込む 奇妙な音を
お前の心は聞く 自然の歌を
木の嘆きや夜のため息のうちに

あれは狂った海の声 巨大な轟音だ
打ち砕いたのだ お前の子供のような胸を あまりに人間的で優しい胸を
四月の朝 ひとりの美しい蒼ざめた騎士
哀れな愚か者が黙って座ったのだ お前の膝に!

天!愛!自由!何という夢だ おお哀れな狂女よ!
お前はその夢に溶けたのだ 炎に雪が融けるように:
お前の巨大な幻影はお前の言葉を絞め
そして恐ろしい無限がお前の青い目を恐怖させたのだ!


そして詩人は言う 星明かりのもと
お前は探しに来ると 夜 お前が摘んだ花を
そして彼は見たのだと 水の上に長いベールに横たわり
蒼白のオフィーリアが漂うのを 大きなユリのように


( 2016.11.03 藤井宏行 )


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