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Les poètes de sept ans    
 
7歳の詩人たち  
    

詩: ランボー (Jean Nicolas Arthur Rimbaud,1854-1891) フランス
      

曲: フェレ (Leo Ferre,1916-1993) フランス   歌詞言語: フランス語


Et la Mère,fermant le livre du devoir,
S'en allait satisfaite et très fière,sans voir,
Dans les yeux bleus et sous le front plein d'éminences,
L'âme de son enfant livrée aux répugnances.

Tout le jour il suait d'obéissance ; très
Intelligent ; pourtant des tics noirs,quelques traits
Semblaient prouver en lui d'âcres hypocrisies.
Dans l'ombre des couloirs aux tentures moisies,
En passant il tirait la langue,les deux poings
A l'aine,et dans ses yeux fermés voyait des points.
Une porte s'ouvrait sur le soir : à la lampe
On le voyait,là-haut,qui râlait sur la rampe,
Sous un golfe de jour pendant du toit. L'été
Surtout,vaincu,stupide,il était entêté
A se renfermer dans la fraîcheur des latrines :
Il pensait là,tranquille et livrant ses narines.
Quand,lavé des odeurs du jour,le jardinet
Derrière la maison,en hiver,s'illunait,
Gisant au pied d'un mur,enterré dans la marne
Et pour des visions écrasant son oeil darne,
Il écoutait grouiller les galeux espaliers.
Pitié ! Ces enfants seuls étaient ses familiers
Qui,chétifs,fronts nus,oeil déteignant sur la joue,
Cachant de maigres doigts jaunes et noirs de boue
Sous des habits puant la foire et tout vieillots,
Conversaient avec la douceur des idiots !
Et si,l'ayant surpris à des pitiés immondes,
Sa mère s'effrayait ; les tendresses,profondes,
De l'enfant se jetaient sur cet étonnement.
C'était bon. Elle avait le bleu regard,- qui ment !

A sept ans,il faisait des romans,sur la vie
Du grand désert,où luit la Liberté ravie,
Forêts,soleils,rives,savanes ! - Il s'aidait
De journaux illustrés où,rouge,il regardait
Des Espagnoles rire et des Italiennes.
Quand venait,l'oeil brun,folle,en robes d'indiennes,
- Huit ans - la fille des ouvriers d'à côté,
La petite brutale,et qu'elle avait sauté,
Dans un coin,sur son dos en secouant ses tresses,
Et qu'il était sous elle,il lui mordait les fesses,
Car elle ne portait jamais de pantalons ;
- Et,par elle meurtri des poings et des talons,
Remportait les saveurs de sa peau dans sa chambre.

Il craignait les blafards dimanches de décembre,
Où,pommadé,sur un guéridon d'acajou,
Il lisait une Bible à la tranche vert-chou ;
Des rêves l'oppressaient chaque nuit dans l'alcôve.
Il n'aimait pas Dieu ; mais les hommes,qu'au soir fauve,
Noirs,en blouse,il voyait rentrer dans le faubourg
Où les crieurs,en trois roulements de tambour,
Font autour des édits rire et gronder les foules.
- Il rêvait la prairie amoureuse,où des houles
Lumineuses,parfums sains,pubescences d'or,
Font leur remuement calme et prennent leur essor !

Et comme il savourait surtout les sombres choses,
Quand,dans la chambre nue aux persiennes closes,
Haute et bleue,âcrement prise d'humidité,
Il lisait son roman sans cesse médité,
Plein de lourds ciels ocreux et de forêts noyées,
De fleurs de chair aux bois sidérals déployées,
Vertige,écroulements,déroutes et pitié !
- Tandis que se faisait la rumeur du quartier,
En bas,- seul,et couché sur des pièces de toile
Écrue,et pressentant violemment la voile !

そして母は 宿題の本を閉じると
去って行った 満足して誇らしげに 気付きもせず
青い目のうちに 賢さの詰まった額の下に
わが子の魂が嫌悪を向けているのにも

一日中彼は従順に汗を流した とても
聡明に だが顔のひきつけや その表情に
現れているようだった ひどい偽善が
廊下の陰の黴臭いカーテンのところで
通りすがりに彼は舌を出し 両方の拳を
股間に当て そして閉じた目に斑点を見ていた
ドアは開いていた 夕暮れに : ランプのもと
彼が見える そこで唸っている 手すりにもたれて
屋上からぶら下がる日の光 夏には
とりわけ 打ちひしがれ ぼんやりして 彼は頑固に
籠ったものだ トイレの涼しさの中に:
彼はそこで瞑想した 静かにそして鼻を膨らませて
昼間の匂いが洗い流され 庭に
家の裏側の 冬 月に照らされ
壁際にもたれて 泥にまみれ
そして幻影を求めてこすりながら 彼のくらくらする目を
彼は耳を傾けていた 疥癬にまみれた生垣のざわめきに
哀れな!こんな子供たちだけが彼の仲間だった
ひ弱で 剥き出しの額 冴えない目が頬の上に
泥まみれの黄色や黒の細い指を隠し
市場の臭いのする古ぼけた服を着て
会話する奴らだ 愚か者の甘さで!
そしてもし見つけて 彼がこんな不潔な哀れみをかけているところを
彼の母親が驚いたとしても 彼の深い優しさは
この子の身を投げさせたのだ その驚きの中に
それでいい 彼女も青い瞳をしていたのだから-嘘つきの!

7歳で 彼は小説を書いた 生についての
広大な砂漠での そこでは輝く 喜ばしき自由が
森 太陽 海岸 サバンナ! -彼は参考にした
新聞のイラストを 赤くなって彼は見ていた
スペイン女たちが笑うのを そしてイタリア女たちが
やって来て 鳶色の目のお転婆なインドのドレスを着た
-8歳の−近所の職人の娘が
この小さな乱暴者が飛び掛かり
片隅で彼の背中に 三つ編みを振りながら
そして彼を彼女の下に組み敷いたとき 彼は彼女のお尻を噛んだ
彼女はズボンを穿いていなかったものだから
−そして、彼女の拳や踵で傷つきはしたが
持ち帰ったのだ 彼女の肌の味は自分の部屋まで

彼は恐れた 退屈な12月の日曜日を
ポマードを塗られ マホガニーのテーブルの上で
彼は聖書を読むのだ 縁がキャベツ色の
夢が彼を苦しめた 毎晩寝室で
彼は神さまは好きじゃなかった けれど男たちが鹿子色の夕暮れに
黒々と作業着を着て郊外に戻っていくのを見るのは好きだった
そこで叫び 三回ドラムを鳴らし
彼らは群衆を笑わせ 怒鳴らせるのだ
−彼は夢見ていた 愛の牧草地を そこはうねっている
光が 健康的な香りが 金の綿毛が
静かに揺れ動き 飛び立って行くのだ!

そして彼はとりわけ好んだので 暗いものを
雨戸を閉め切った裸の部屋の中で
高くて青く きつく湿っているところで
彼は読んだのだ 彼の小説を 瞑想を止めることなく
重い黄土色の空と溺れた森でいっぱいの
肉の花で 神秘な森の中の
眩惑 崩壊 混乱 憐憫!
−その間にも街のざわめきが
下の方から −ただ一人帆布の上に横たわる
帆を激しく予感しているのだ!


( 2021.10.02 藤井宏行 )


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